Le président français « dénonce la destruction de l’Amazonie brésilienne ou bolivienne mais parallèlement attribue 360 000 hectares de forêt aux multinationales minières, en Guyane, en Amazonie française », déplore l’organisme, qui défend les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane.
En première ligne dans les pressions exercées sur Jair Bolsonaro pour la lutte contre les incendies en Amazonie, la France est pourtant loin d’être exemplaire en ce qui concerne la protection de cette zone, dénonce le Grand conseil coutumier des peuples amérindiens, dans une tribune publiée sur Franceinfo.
Dans ce texte, cet organisme, qui a la responsabilité de représenter et de défendre les intérêts des peuples amérindien et bushinengé de Guyane, rappelle en premier lieu que le problème de la déforestation ne peut pas être imputé qu’à un seul homme ou un seul pays, bien que la responsabilité du gouvernement brésilien soit énorme. « Le véritable problème est politique et économique et est soutenu par la majorité des dirigeants au niveau mondial », peut-on lire dans cette tribune.
« Ce ne sont pas de simples feux, c’est l’œuvre du capitalisme […]. L’extractivisme [l’exploitation massive des ressources de la nature ou de la biosphère, NDLR] a sa grande part de responsabilité. »
« Un savoir-faire précieux »
Le Grand conseil coutumier des peuples amérindiens s’étonne tout particulièrement du positionnement d’Emmanuel Macron sur ce sujet :
« Nous sommes dans l’étonnement face au positionnement du président Emmanuel Macron qui consiste à dénoncer la destruction de l’Amazonie brésilienne ou bolivienne mais qui parallèlement attribue 360 000 hectares de forêt aux multinationales minières, en Guyane, en Amazonie française. »
Soit une surface énorme. « C’est la moitié de la surface de forêt qui a brûlé en Bolivie », explique Christophe Pierre, vice-président du Grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé.
Le Grand conseil coutumier appelle donc le gouvernement français à mettre ses actes en conformité avec ses discours, à prendre des engagements, notamment au niveau de la reconnaissance des droits des peuples autochtones et de leur rôle dans la préservation de la biodiversité. « Il n’est jamais indiqué, à aucun moment, que les peuples autochtones ont toujours su préserver leur milieu, à travers leur mode de vie. C’est un savoir-faire précieux aujourd’hui », souligne le vice-président du Grand conseil coutumier, qui ajoute :
« La priorité, c’est aussi de reconnaître les droits des peuples autochtones et leur rapport à la terre. C’est un élément fondamental du combat contre la crise climatique. »
πηγή www.nouvelobs.com
0 comments :
Post a Comment